La correction d'un devoir devrait être considérée comme un moment d'apprentissage. Il est vrai qu'elle intervient à la fin d'un processus d'enseignement/apprentissage, mais elle est censée préparer d'autres apprentissages, intrinsèques (en classe) ou extrinsèques (en dehors de l'école). C'est pourquoi, sa gestion gagnerait en efficience si elle prend en considération ce facteur.
Etat des lieux:
La majorité des séances de correction d'un devoir ou d'un exercice sont gérées à peu prés de la façon suivante: correction linéaire des items ou des questions, rappel de quelques règles de fonctionnement linguistique ou textuel, reproduction de la correction sur les cahiers.
On reprend une à une les questions, on sollicite les réponses des élèves, on retient celles qui sont correctes et on renforce par certaines explications.
Incidences:
1. la correction est centrée sur l'épreuve et sur les questions : tant qu'il ya des réponses correctes, le cours prend un cheminement sécurisant et habituel.
2. la correction n'est pas centrée sur les élèves, ni sur leurs vrais besoins. On administre à tous les élèves les mêmes réponses, les mêmes contenus, les mêmes explications sans viser vraiment leurs lacunes ou leurs erreurs (par exemple, certaines questions ne posent aucun problème ou ne sont pas stratégiques du point de vue des apprentissages).
3. la correction est exhaustive et pourrait encombrer davantage les élèves.
4. la correction est standard et risque à ne convenir à personne.
5. Les élèves dont les besoins didactiques ne sont pas pris en compte risquent de sombrer davantage dans la démotivation et le sentiment de l'échec. Ce qui les conduit inévitablement à la violence et au rejet de la discipline.
Que faire?
1. construire la correction à partir des erreurs qui:
a- présentent un intérêt stratégique; ces erreurs pourraient handicaper des apprentissages ultérieurs, des séquences futures, des contenus prévus.
b- présentent un intérêt immédiat: certaines erreurs concernent des apprentissages fondamentaux sans lesquels les élèves risquent de perdre leur statut d'apprenant.
2. faire de la pédagogie de l'erreur: les erreurs retenues pour la correction doivent faire l'objet d'une analyse scientifique pour en diagnostiquer l'origine en vue de proposer le remède adéquat. C'est une démarche méthodique qui permet de répondre réellement aux vrais besoins (Aux vrais maux les vrais remèdes).
3. retenir pour la correction les erreurs les plus fréquentes, les plus productives (qui prépareront les apprentissages suivants).
4. renforcer la correction des erreurs retenues par une batterie d'exercices au lieu d'explications théoriques et de rappels formels.
5. miser sur l'aspect psychologique lors des corrections pour encourager les uns et ne pas décourager les autres et faire sentir que la correction est un moment fort d'apprentissage.
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