La sérénité du poète
"Suis-je incompris, mon Dieu ! Ou suis-je sans raison ?
Puis-je changer le monde où germent mille vices ?
Ou suis-je un beau rêveur, fait contre maints sévices ?
Souffré - je, enfin, mon Dieu ! de quelque trahison ?"
Par ces mots, le poète, œil de chaque saison
Médite. N’est-il pas accablé d’injustices ?
Qu’a-t-il eu, qu'a-t-il eu, pour tant de sacrifices?
Lui qui s’en va semant les bonheurs à foison
Mais, tant que régneront sous ton toit solitaire
Les muses qui servaient Homère et Baudelaire
Tu vaincras le Temps, toi, le Vrai, l’Immortel !
Toi, qui fais du néant ta sublime conquête
A Prométhée égal, tu pourras, Ô poète !,
Tirer de la souffrance un bonheur éternel.
Abdelaziz D.
Revue "Agora", 1994
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