A utiliser comme texte de lecture ou comme texte support pour une évaluation!

 

                 la recherche d'un texte-support, que ce soit pour une séance de lecture ou pour un devoir, n'est pas du tout chose aisée. Il faudrait, en effet, respecter un certain nombre de critères qu'il n'est pas toujours facile de trouver dans un même extrait: accessibilité aux élèves, appartenance aux genres étudiés, proposition d'éléments linguistiques et génériques à exploiter, intérêt thématique et esthétique, document authentique, référence reconnue, dimension raisonnable, ... c'est dans cette optique que je mets à la disposition des uns et des autres ces extraits; exploitables directement ou moyennant certains ajustements. Ils appartiennet respectivement à l'autobiographie, au journal intime, aux mémoires et à la biographie.

NB...1.certains mots pourraient faire l'objet de notes explicatives

       2. Chacun pourra compléter cette modeste anthologie, le but étant de constituer une petite banque d'extraits à utiliser en classe

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L'autobiographie

           J’étudiai un jour seul ma leçon dans la chambre contiguë à la cuisine. La servante avait mis à sécher à la plaque les peignes de Mlle Lambercier. Quand elle revint les prendre, il s’en trouva un dont tout un côté de dents était brisé. A qui s’en prendre de ce dégât ? Personne autre que moi n’était entré dans la chambre. On m’interroge ; je nie avoir touché le peigne. M. et Mlle Lambercier se réunissent, m'exhortent, me pressent, me menacent ; je persiste avec opiniâtreté… mais la conviction était trop forte; elle l'emporta sur toutes mes protestations......

          Il y a maintenant près de cinquante ans de cette aventure,…Eh bien je déclare à la face du ciel que j’en étais innocent, que j’avais ni cassé ni touché le peigne… qu’on ne me demande pas comment ce dégât se fit, je l’ignore.

Jean Jacques Rousseau, Les confessions. Le livre de poche, tome 1

 

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            (la mère du narrateur travaillait dans un théâtre comme chanteuse)

            Je fis à l'âge de cinq ans ma première apparition sur scène. Ma mère préférait généralement m'emmener au théâtre le soir plutôt que de me laisser seul dans un meublé.

            Je me souviens, j'étais dans les coulisses quand la voix de ma mère se brisa. Le public se mit à rire, à chanter et à siffler.... Ma mère fut obligée de quitter la scène... Le directeur, m'ayant vu chanter devant des amis de ma mère, dit qu'on pourrait me laisser occuper les planches à sa place.

            Au milieu du tohu-bohu, je le revois me conduisant par la main et, après quelques mots d'explication au public, me laissant seul en scène..

Charles Chapelin (Charlot); Histoire de ma vie

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             J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout : défense était faite de les épousseter seul une fois l’an avant la rentrée d’octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur le rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhir; je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait………..Elles se ressemblaient toutes, je m’ébattais dans un minuscule sanctuaire entouré de monuments trapus, antiques qui m’avaient vu naître et qui me verraient mourir….

Jean Paul Sartre, Les mots

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             Un matin, ma mère oublia la porte entrebâillée. Je l’entrouvris toute grande et me trouvai, pour la première fois, seul en face des chèvres, monstres aux longs poils soyeux et noirs, qui me dépassaient de la tête et des cornes. J’hésitai sur le seuil, mais un plan,  mûri depuis longtemps et toujours retardé, me poussait : enfin se présentait l’occasion d’essayer le monde tout seul, et aussi, de me venger des chèvres provocantes. Sans bouger, je choisis du regard la plus terrible … elle me tournait la tête. Doucement, je fis quelques pas, j’avançai la main, puis, brusquement, étreignant à poigne pleine le pelage abondant de sa croupe, je tirai aussi fort que je pus..... La bête ne se déroba pas, ne poussa pas de cri de douleur : faisant volte-face, baissant la tête, elle me présenta ses cornes pointues et chargea. Je poussai un hurlement horrible et me jetai vers l’entrée. Je ne sais plus,  je n’ai jamais su si les cornes m’avaient frôlé.

Albert Memmi, la statue de sel

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Le journal intime

Vendredi 13 février

        La nuit a été pénible, j’ai retrouvé cette sensation de cœur défaillant que j’avais déjà connue il y a quelques semaines, l’impression d’avoir dans la poitrine un organe qui va cesser sa tâche… je suis si las que je n’aurai plus la force d’aller à mon bureau demain; cette fois il faudra renvoyer les malades qui ont rendez-vous. Ça, c’est vraiment une défaite. Les rôles sont renversés.

J’essaie de suivre une pensée qui serait rassurante.

Je pense que mes malades de demain viennent de loin, l’un du fond de département, l’autre de la ville voisine ; le troisième ne m’intéresse pas, c’est un petit timide, malveillant, antipathique

16 février

Le confrère C… est venu. Le professeur R… l’avait chargé de me faire une prise de sang pour le laboratoire.

20 février

Le professeur R… est venu le premier

Il est venu tout en noir comme un personnage d’ombre dont on ne saurait dire s’il intervient pour une fin ou une reprise.

René-Félix Allendy, Journal d’un médecin malade

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Les mémoires 

             C’est avec beaucoup de réticence que j’étais parti aux Etats-Unis. J’y ai travaillé à un rythme très accéléré, mais avec infiniment de confort. Le travail y est facilité par le fait que tout est bien réglé, bien organisé. Cependant, j’étais heureux lorsque le Roi a décidé de mettre fin à ma mission à Washington et m’a appelé au téléphone pour me dire : « faites vos adieux le plus rapidement possible et rentrez au Maroc pour être mon conseiller ».

            Sur le plan professionnel, il y avait à Washington, à l’époque où j’étais en poste, entre 120 et 130 ambassadeurs ou chargés d’affaires  et chaque ambassade avait sa fête nationale. Ainsi, en moyenne, trois de ces fêtes étaient célébrées chaque semaine. C’étaient autant d’occasions  pour faire des connaissances, tisser des relations, nouer des amitiés et exposer la politique du Maroc. Tout au long de mon séjour comme ambassadeur, le roi Hassan II me fournissait des fonds qui m’aidaient à couvrir les frais occasionnés par les invitations de sénateurs, de ministres, de journalistes…….

Abdelhadi Boutaleb, un demi siècle dans les arcanes de la politique

 

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              J’ai beaucoup appris à Washington. Ma vision de l’univers y a changé et j’ai découvert un autre monde, un monde de progrès qui maîtrise le temps et ne laisse rien au hasard. J’ai également appris à être ponctuel aux rendez-vous. Un ministre peut vous fixer rendez-vous à des heures comme midi vingt, ou encore, à cinq heures moins dix……………

            Au cours de mes déplacements à l’intérieur des Etats-Unis, je n’ai jamais vu un avion décoller ou atterrir ne serait-ce qu’avec une minute de retard par rapport à l’heure prévue. Il ne m’est jamais arrivé de donner rendez-vous à un Américain et de voir celui-ci arriver avant ou après l’heure fixée, et pourtant, en Amérique, les rendez-vous se fixent des mois à l’avance. J’ai découvert un nouveau monde où les gens travaillent comme des robots, mais restent humains dans le sens le plus noble du terme.

Abdelhadi Boutaleb, un demi siècle dans les arcanes de la politique

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La biographie

          Molière est un dramaturge français très célèbre. Il est né en 1622. Dix ans après, sa mère meurt. A l’âge de dix sept ans, il termine ses études secondaires et en 1642, il obtient sa licence en droit. De 1645 et jusqu’à 1658, il part avec sa troupe pour la province. De retour à paris en 1658, il obtient quelques succès suite à la représentation de ses pièces théâtrales. En 1673, Molière, pris en scène d’un malaise, est transporté chez lui et meurt presque aussitôt... une année auparavant, il a écrit sa célèbre pièce Les femmes savantes.  Il a laissé beaucoup de comédies : L’avare, Don juan, Tartuffe, Le médecin malgré lui.

Texte tiré de Don Juan (adapté)

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            Mohammed Al Mokhtar Soussi est né en 1900 au village d'Illigh  à Souss. Il est élevé dans une famille conservatrice et son père s'est occupé de son éducation. Il est parti pour Fès où il a passé cinq ans à l'université Al Quaraouiyine (de 1919 à 1923).

             Il a été unfluencé par cheikh Mohammed Belarbi Alaoui et a rencontré plusieurs dirigeants du mouvement nationaliste. Les autorités françaises du protectorat l'ont exilé à Illigh en 1935 pour son activité politique avant de l'emprisonner en 1953. Il a beaucoup écrit en langue arabe: parmi ses oeuvres connues, on trouve: Souss Al Alima: essai sur l'histoire des sciences à Souss; Illighiyates (mémoires), Illigh d'antan et d'aujourd'hui.

d'après Abdeslam Tazi, Les écrivains marocains d'aujourd'hui

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                 Né près de Farab en 872, Al Farabi étudie à Bagdad la philosophie et la science de l’époque. Il acquit une maîtrise qui lui valut le surnom de Magister secundus (Aristote étant le magister primus) et le fit regarder comme le premier grand philosophe de l’islam. En 941, il quitta Bagdad pour Alep (ville de Syrie). Après quelques voyages, dont un au Caire (capitale de l’Egypte), il mourut à Damas (capitale actuelle de la Syrie) en 950. Parmi de nombreuses œuvres importantes, on peut citer son traité sur l’harmonie entre les idées de Platon et d’Aristote. De la doctrine de ce grand philosophe, qui était un esprit profondément religieux et un mystique, on retiendra la théorie des dix intelligences et celle de la cité parfaite.

D’après Encyclopaedia Universalis

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

Commentaires

  • marion aubeir

    1 marion aubeir Le 25/05/2012

    J’étudiai un jour seul ma leçon dans la chambre contiguë à la cuisine. La servante avait mis à sécher à la plaque les peignes de Mlle Lambercier.
    C'est tellement vrai !!

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