Etude de l'oeuvre- collège

L'exploitation de l'oeuvre au programme au cycle collégial est une opportunité pour développer des capacités lectorales chez les élèves. Il s'agit de les doter de stratégies individuelles de compréhension, susceptibles de les rendre lecteurs autonomes dans des situations non seulement scolaires, mais aussi sociales.

Les manuels scolaires, fidèles à leur tradition "théorisante", proposent des lectures métalinguistiques aux oeuvres, en focalisant l'attention sur les applications narratologiques, sémiotiques, énonciatives aux textes littéraires,en oubliant souvent le texte lui-même.

Ces applications, dépassant l'entendement et la maturité des élèves,engendrent souvent l'incompréhension, le malaise et le rejet. Les élèves sentent qu'ils ne sont pas concernés par un discours théorique qui n'est pas adapté à leurs niveaux de scolarité, à leurs capacités intellectuelles, à leurs préoccupations psychosociales, etc. 

La logique pédagogique stipule que l'on ne peut réfléchir sur un savoir donné  (savoir linguistique, textuel, communicatif, etc.) que lorsqu'on maitrise ce savoir. Or, les élèves ont encore des besoins linguistiques et langagiers élémentaires qu'il faut prendre en considération avant de proposer des contenus formels.

Il est donc essentiel de viser d'abord "ce que dit l'oeuvre" (événements, personnages, intrigue, etc.). Si les élèves peuvent s'approprier cet aspect, on pourrait leur fournir à ce moment-là les concepts qui le décrivent, qui s'inscrivent dans le principe "comment l'oeuvre dit ce qu'elle dit" (élément perturbateur, actants, etc.).

Si tel n'est pas le cas, l'on se trouvera en train de dispenser un enseignement qui favorise la description des contenus et des programmes au lieu d'un enseignement qui  met en oeuvre ces contenus et ces programmes.

NB. ceci est valable aussi pour l'étude des oeuvres au lycée.