Vous avez dit : oraux?

Les activités orales

            Quand on parle de  l'enseignement/apprentissage de l'oral, sait-on au juste  de quoi il s'agit? L'oral est-il limité aux séances dites « activités orales »  ou s'étend-il aux prestations verbales des élèves lors de toutes les autres activités, la lecture, les outils linguistiques et la production de l'écrit en l'occurrence ? S'agit-il d'un oral unique et standardisé ou de plusieurs oraux aussi caméléonesques que les situations de communication ? S'agit-il d'un code qui possède sa propre grammaire et sa propre rhétorique ou seulement d'un écart par rapport au code écrit, étant, lui, systématisé, structuré et réglementé ? Se réalise-t-il par la langue ou par d'autres moyens d'expression ? Et les questions ne cessent de se reproduire...

Mais, comment est l'oral ?

L'oral obéit à quatre caractéristiques essentielles :

1. il pourrait être non verbal puisqu'il s'appuie souvent sur des moyens de communication extralinguistiques (kinésique, proxémique, mimique, suprasegmental,...).
2. il pourrait être non construit dans ce sens qu'il « ne respecte pas » les normes grammaticales, les tournures stylistiques et les régularités langagières imposées et consacrées par le code écrit (syntaxe hachée, lexique familier, néologismes, hésitations...).
3.  il pourrait être non correct s'il est soumis à des critères de l'écrit (exemples : je sais pas ; moi et mon frère, on va jouer, ..).
4. il pourrait être construit et correct. C'est ce dernier aspect qui est généralement le seul enseigné et toléré en classe.

Alors, qu'est-ce que l'oral ?

L'oral est la fusion de la langue et des langages.

• La langue est un système de communication et d'expression qui se compose d'un ensemble de monèmes et de phonèmes. 
• Les langages peuvent être de trois types :

1. le tonal : il englobe toutes les manifestations de la voix (intonation, rythme, intensité, accentuation) qui permettent à un locuteur d'exprimer une attitude (colère, refus,...), d'afficher un sentiment (affection, joie, ...), de partager une sensation (peur, ...).
2. le postural : il s'agit de toutes les positions posturales (gestuelle, proxémique, mimique, kinésique) adoptées par les interlocuteurs et qui influencent considérablement le déroulement des communications (degré de proximité et d'éloignement, utilisation du corps, ...).
3. le contextuel : il se compose d'abord de la situation-cadre de la communication (lieu, temps, interlocuteurs, intention...), ensuite des pré-requis utiles à la compréhension de l'échange (ce qui s'est passé avant, connaissances antérieures nécessaires, ..) enfin de l'implicite (références culturelles, expressions codées, ...).

Comment en profiter en classe ?

Deux voies sont à exploiter dans ce sens :

1. aspect épistémo-didactique : en proposant une activité orale aux élèves, l'enseignant veillera à définir les paramètres situationnels (en totalité ou en partie) nécessaires à sa réalisation (où, quand, qui, quoi, pour quoi, pré-requis, ...).
2. aspect technico-didactique : les compétences orales des élèves pourraient être construites à partir de plusieurs techniques qui ont prouvé leur efficience (dramatisation, simulation, improvisation, dialogue, conversation, débat, ...).

                                                A.D.2008